Les bienfaits du chocolat démystifiés

Par Valérie Conway Ph.D.

Histoire du chocolat en bref

Le chocolat provient du Mexique où les Maya, les Incas et les Aztèques cultivaient le cacaoyer pour ses fèves, utilisé à la fois pour ses propriétés thérapeutiques que pour les rituels comme offrande aux dieux.

La région de l’Amazonie est considérée comme le berceau du cacaoyer. Le fruit du cacaoyer est appelé cabosse, pèse autour d’un demi-kilo et contient entre 25 à 40 graines. Ce sont les graines qui servent à la production de la poudre de cacao utilisée pour la fabrication du chocolat.

Découvert en 1519 par Hernán Cortés et introduit en Europe par ce dernier, sa popularité s’étend rapidement sur tout le continent, quoique réserver pendant longtemps à l’usage exclusif de l’aristocratie et de l’élite. Heureusement, aujourd’hui le chocolat est largement disponible et son statut en fait l’un des aliments les plus appréciés à travers le monde. Le chocolat à une place dans de très nombreuses occasions, dont la Saint-Valentine. Pas étonnant si l’on considère les qualités aphrodisiaques du cacao et sa grande palatabilité, surtout reliée à son contenu en gras et en sucre. Ces deux caractéristiques qui plaisent autant au palais qu’au cerveau en stimulant spécifiquement l’hypothalamus ainsi que la libération de sérotonine, l’hormone du plaisir.

Chimie du chocolat

Le cacao et ses produits dérivés, soit le chocolat et la poudre de cacao, sont riches en flavonoïdes biologiquement actifs, notamment les catéchines, les procyanidines et la théobromine. Le cacao contient aussi des N-acyléthanolamines insaturées, un phytocomposé pouvant activer les récepteurs cannabinoïdes résultant, entre autres, en une sensation d’euphorie suivant sa consommation!

Le chocolat est un mélange de pâte de cacao, de beurre de cacao et de sucre selon des proportions différentes. Classiquement, on classifie le chocolat selon la teneur en cacao du produit. Le chocolat noir doit contenir un minimum de 43 % de cacao (dont au moins 14 % de cacao sec dégraissé). Le chocolat au lait doit quant à lui renfermer un minimum de 25 % de cacao auquel on additionne un peu de lait en poudre et de matière grasse. Finalement le chocolat blanc ne contient pas de pâte de cacao, seulement un minimum de 20 % de beurre de cacao. C’est par conséquent le chocolat noir qui renferme le plus de molécules bioactives, de façon proportionnelle à son contenu en cacao.

Les bienfaits métaboliques du chocolat

Bien au-delà de son caractère gustatif indéniable, le chocolat s’avère un aliment intéressant pour plusieurs paramètres cardiométaboliques. L’ensemble des composantes bioactives du cacao peut affecter directement ou indirectement le système cardiovasculaire par de multiples mécanismes. Des études d’intervention réalisées autant chez des individus sains que métaboliquement dysfonctionnels, suggèrent une améliore de la tension artérielle, de l’agrégation plaquettaire et de la fonction endothéliale suivant la consommation de chocolat noir. Les principaux ingrédients d’intérêt responsables des effets positifs sur la fonction endothéliale et les biomarqueurs cardiovasculaires sont la théobromine, les catéchines et les procyanidines. Par exemple, la consommation de chocolat noir riche en polyphénols (500 mg/portion) s’est avéré capable de réduire de façon significative la pression artérielle systolique et diastolique de 4,17 et 2,29 mm Hg respectivement, en plus d’améliorer la régulation du glucose autant chez des femmes minces qu’en embonpoint. De façon intéressante, les sujets en embonpoint répondaient encore plus favorablement aux effets hypoglycémiants et hypotenseurs du chocolat noir. Une augmentation significative du diamètre artériel basal et de pointe ainsi qu’une augmentation du débit sanguin artériel sont aussi rapportées dans la littérature. Il semble que les polyphénols totaux du chocolat seraient responsables des effets positifs sur la pression artérielle et la santé de l’endothélium vasculaire, principalement en modulant la biodisponibilité de l’oxyde nitrique, soit le principal vasodilatateur de l’organisme. Une méta-analyse récente a conclu que les effets vasculaires du chocolat noir riche en flavanols étaient dose-dépendants et d’une ampleur suffisante pour réduire le risque cardiovasculaire. Beaucoup des études rapportent aussi une amélioration à long terme de l’oxydation du mauvais cholestérol (cholestérol LDL) suivant la consommation de cacao et de chocolat. Dans une large étude épidémiologique de 15 ans sur des hommes âgés, soutiens une normalisation de la pression artérielle ainsi qu’une incidence de décès dû aux maladies cardiovasculaires inférieures à celle des hommes qui ne consommaient ni cacao ni chocolat chez le groupe ayant la consommation de cacao et de chocolat la plus élevée.

Le chocolat noir permettrait de régulariser différents débalancements métaboliques mesurables au niveau de l’homéostasie énergétique, au niveau de l’activité du microbiote intestinal ainsi qu’au niveau du métabolisme hormonal. Par exemple, le chocolat noir a réduit l’excrétion urinaire de cortisol et de catécholamines, hormones du stress chez les individus anxieux. De plus, la consommation de chocolat noir a permis de normaliser, en partie, les différences liées au stress mesurable au niveau du métabolisme énergétique (glycine, citrate, trans-aconitate, proline, β-alanine) ainsi qu’au niveau de l’activité microbienne intestinale (hippurate et sulfate de p-crésol). Ces modifications étaient mesurables après seulement 2 semaines de consommation quotidienne de 40 g de chocolat noir. Pour conclure, le chocolat noir, malgré son contenu en lipides et en sucre ajouté, s’avère un aliment sain grâce à sa forte teneur en flavonoïdes et de théobromine.

Kerimi, A., & Williamson, G. (2015). The cardiovascular benefits of dark chocolate. Vascular Pharmacology, 71, 11-15.

Afoakwa, E.O. (2008). Cocoa and chocolate consumption – are there aphrodisiac and other benefits for human health? invited review. South African Journal of Clinical Nutrition, 21 : 107-113

Martin, Francois-Pierre J., et al. (2009). Metabolic effects of dark chocolate consumption on energy, gut microbiota, and stress-related metabolism in free-living subjects. Journal of proteome research 8 (12) : 5568-5579.

Almoosawi, S. et al. (2012). Differential effect of polyphenol-rich dark chocolate on biomarkers of glucose metabolism and cardiovascular risk factors in healthy, overweight and obese subjects: a randomized clinical trial. Food & function, 3(10) : 1035-1043.

Muffin Brownie sans farine

Portions : 12 muffins  
Ingrédients
1 boite de 500 ml (19 oz) de pois chiches, rincés et égouttés
3 gros œufs
½ tasse de sirop d’érable pur
⅓ tasse de poudre de cacao non sucré
1 c. à thé de bicarbonate de soude
3 c. à table d’huile de coco extra-vierge, fondue
1 c. à thé d’extrait de vanille pure
⅓ tasse de pépites de chocolat noir  
Instructions
Préchauffer le four à 350 °F.
Préparer 12 coupes à muffin en ajoutant des papiers à muffins ou en vaporisant d’huile en aérosol.
Ajouter dans le mélangeur (ou le robot) tous les ingrédients, sauf les pépites de chocolat, et bien mélanger jusqu’à ce que le mélange soit lisse et homogène.
Diviser également dans les 12 coupes à muffins.
Déposer environ 4 pépites de chocolat sur chacun des muffins.
Cuire au four de 12 à 15 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent piqué dans le muffin en ressorte propre.
Refroidir complètement et déguster!    

Pour une version encore plus décadente, nappez de glaçage!
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